Votation du 28 septembre : quels impacts pour le secteur de la construction ?

Thomas Rigolet

Dans cet épisode spécial du podcast Resolve, Thomas Rigolet, président de Construction Vaud et secrétaire patronal à la Fédération vaudoise des entrepreneurs, analyse les conséquences concrètes de la suppression de la valeur locative, en particulier pour le monde de la construction.

Une réforme qui fragilise la rénovation

Aujourd’hui, l’activité principale du secteur repose davantage sur la rénovation que sur la construction neuve. Or, avec la réforme proposée, la déduction des frais d’entretien ne serait plus possible, réduisant significativement l’intérêt pour les propriétaires de maintenir ou d’améliorer leurs biens.

Pour les entreprises, cela signifie une baisse de la demande officielle de travaux. Et pour les propriétaires, une charge fiscale inchangée, mais sans les avantages actuels liés à l’entretien du logement.

Le risque d’un retour massif du travail au noir

En supprimant les déductions fiscales sur les travaux, les incitations à demander une facture disparaissent. Thomas Rigolet alerte sur un risque réel : les propriétaires pourraient recourir à des prestataires non déclarés pour économiser, ce qui ouvrirait la porte à une économie parallèle difficile à contrôler, surtout dans le cas de petits travaux réalisés à l’intérieur de logements existants.

Ce phénomène aurait des effets collatéraux importants : moins de cotisations AVS, moins de recettes fiscales, moins de TVA, et une concurrence accrue envers les entreprises officielles du secteur.

Une contradiction avec les objectifs environnementaux

La stratégie énergétique 2050 prévoit une transformation profonde du parc immobilier. Pour de nombreux bâtiments anciens encore chauffés à l’électricité, des rénovations lourdes sont inévitables.

En supprimant la valeur locative — et donc la déductibilité des travaux d’assainissement énergétique — on retire aux propriétaires une incitation essentielle à engager ces transformations. Cette réforme viendrait ainsi affaiblir les objectifs climatiques fixés au niveau cantonal et fédéral.

Un secteur clé de l’économie exposé

La construction représente près de 5 % du PIB suisse, avec plus de 300 000 emplois. Une baisse de la demande entraînerait inévitablement des pertes d’emplois, une pression sur les entreprises respectueuses des normes sociales, et une fragilisation de toute une filière — y compris la formation professionnelle, déjà confrontée à des difficultés de recrutement.

Un appel à la transparence et aux chiffres

Selon Thomas Rigolet, le débat actuel manque de données concrètes. Il serait essentiel que les autorités présentent des simulations chiffrées, sur 5 ou 10 ans, pour évaluer de manière objective l’effet de la réforme sur les propriétaires et sur les finances publiques. Une approche sur une seule année est trop partielle pour juger de l’impact réel.

En conclusion

Selon l’analyse de Thomas Rigolet, la suppression de la valeur locative créerait un déséquilibre : une économie d’impôt marginale pour les contribuables, mais des effets secondaires lourds pour l’entretien du bâti, l’activité des entreprises, la fiscalité indirecte et la transition énergétique.

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